Vous avez la gorge douloureuse et vous vous demandez s’il s’agit d’un simple mal de gorge passager ou d’une angine nécessitant une attention particulière ? Ce doute est fréquent : on estime qu’en France près de 9 millions d’angines sont diagnostiquées chaque année. Il est donc utile de savoir différencier un mal de gorge banal d’une véritable angine, et de connaître à quel moment consulter un médecin. Découvrons pas à pas la différence entre ces deux situations, leurs symptômes respectifs et les bons gestes à adopter pour vous soulager.
Qu’est-ce qu’un mal de gorge ?
Le mal de gorge n’est pas une maladie en soi, mais un symptôme fréquent : il se caractérise par une irritation ou une douleur au niveau de la gorge (pharynx, amygdales, voire larynx). Cette gêne peut aller d’une légère sensation de picotement à une douleur plus intense en avalant. Le mal de gorge est le plus souvent d’origine virale, par exemple dans le cadre d’un rhume ou d’une grippe. Plus rarement, il peut être dû à des bactéries. Dans d’autres cas, ce symptôme traduit simplement la réaction de votre gorge à une agression non infectieuse (irritation). En somme, le mal de gorge est un signal que votre organisme envoie lorsqu’il réagit à un agent irritant ou infectieux.
Qu’est-ce qui cause le mal de gorge ?
Les causes principales du mal de gorge sont variées :
- Infections virales (rhinopharyngite, rhume, grippe…) – c’est la première cause de mal de gorge. Ces infections ORL bénignes s’accompagnent volontiers de fièvre modérée et de toux.
- Infections bactériennes (moins fréquent) – par exemple une angine bactérienne à streptocoque du groupe A. Nous y reviendrons, car leur prise en charge diffère.
- Irritations environnementales – un air trop sec ou pollué, la fumée de tabac, les poussières, ou même les vapeurs chimiques peuvent irriter la gorge.
- Allergies – une réaction allergique (pollens, acariens…) peut s’accompagner d’une gorge qui gratte ou pique.
- Reflux gastro-œsophagien – des remontées acides depuis l’estomac peuvent irriter la gorge (sensation de brûlure) surtout la nuit.
- Surmenage vocal – le fait d’avoir trop forcé sur la voix (chant, cris, longue discussion) peut provoquer un mal de gorge temporaire (inflammation par surutilisation).
Dans la majorité des cas, le mal de gorge disparaît spontanément en quelques jours sans traitement particulier. Il s’agit souvent d’une infection virale bénigne qui guérit d’elle-même en moins d’une semaine. Une angine virale, par exemple, guérit généralement spontanément en 3 à 5 jours. En attendant, on peut soulager les symptômes (voir plus loin les traitements).
Qu’est-ce que l’angine ?
Le terme angine désigne une infection aiguë des amygdales, ces petites masses de tissu lymphoïde situées au fond de la gorge de part et d’autre du pharynx. Lors d’une angine, les amygdales s’enflamment et deviennent douloureuses. On observe en général une gorge très rouge, une douleur importante à la déglutition, souvent accompagnées de fièvre et d’une fatigue générale. L’angine peut être d’origine virale (le plus fréquent) ou bactérienne (souvent due à la bactérie streptocoque du groupe A). Dans 60 à 90 % des cas, notamment chez l’adulte, l’angine est liée à un virus et n’entraîne pas de complications graves. En revanche, une angine bactérienne à streptocoque peut, si elle n’est pas traitée, provoquer des complications sérieuses (par exemple au niveau du cœur, des reins, etc.) – c’est pourquoi il est important de la diagnostiquer et de la traiter correctement.
Les différentes formes d’angine. On distingue classiquement plusieurs types d’angines en fonction de l’aspect des amygdales :
- Angine rouge : amygdales rouges et gonflées (inflammation dite « érythémateuse »).
- Angine blanche : amygdales présentant des dépôts blanchâtres (points blancs ou enduit de pus), on parle d’angine « érythémato-pultacée ».
- Angine vésiculeuse : présence de petites vésicules sur les amygdales (souvent d’origine virale, par exemple due à un entérovirus).
- Angine ulcéreuse : apparition d’ulcérations (plaies superficielles) sur les amygdales.
Seul un examen médical permet de déterminer le type d’angine en cause. Le médecin examinera votre gorge à l’aide d’une lampe et d’un abaisse-langue ; il évaluera l’aspect des amygdales (rougeur, présences de plaques blanches, vésicules…) et vos autres symptômes. Dans certains cas, un test de diagnostic rapide sera réalisé pour confirmer la nature de l’infection (voir plus bas).
Comment différencier un simple mal de gorge d’une angine ?
Il n’est pas toujours évident de distinguer une irritation de gorge banale d’une angine débutante, car les symptômes peuvent se ressembler. Néanmoins, certains signes et leur intensité peuvent vous orienter : une angine entraîne généralement des symptômes plus marqués qu’un mal de gorge bénin.
Les signes évocateurs d’un mal de gorge simple
- Douleur modérée au niveau de la gorge – la gêne est réelle mais vous arrivez à avaler sans trop de difficulté.
- Fièvre absente ou faible – pas ou peu de fièvre, en tout cas généralement en dessous de 38 °C. Un mal de gorge sans fièvre oriente plutôt vers une irritation ou une infection virale bénigne.
- Gorge rouge et irritée mais sans dépôts blancs sur les amygdales – absence de points blancs (pas de « plaque » de pus visible).
- Présence de symptômes de rhume associés – par exemple un nez qui coule, des éternuements ou une toux grasse. Ces symptômes de refroidissement sont courants dans les maux de gorge d’origine virale (rhinopharyngite). Avoir toux et écoulement nasal est plutôt bon signe : cela suggère une infection virale banale et non une angine bactérienne.
- Ganglions du cou peu gonflés et non douloureux – il peut y avoir de petits ganglions palpables sous la mâchoire (réaction normale du corps aux infections virales) mais en général ils ne sont ni très volumineux, ni sensibles au toucher.
En présence de ces signes, on est probablement face à un mal de gorge bénin. Il peut s’agir d’une pharyngite virale (gorge irritée dans le contexte d’un rhume) ou d’une simple irritation passagère. Surveillez l’évolution sans panique : ces maux de gorge guérissent le plus souvent spontanément en quelques jours. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien pour soulager les symptômes (voir plus loin les mesures à prendre). En revanche, si les symptômes s’aggravent ou s’éternisent au-delà de quelques jours, une consultation médicale s’impose.
Les signes qui suggèrent une angine
- Douleur intense à la gorge – la douleur est vive, au point de gêner la déglutition (difficulté à avaler les aliments, voire sa salive).
- Fièvre élevée, souvent > 38 °C – une angine débute fréquemment par un épisode de fièvre importante.
- Amygdales très rouges et enflées, parfois couvertes d’un enduit blanchâtre – un aspect anormal des amygdales (inflammation, exsudat blanc-jaunâtre) est un signe d’angine (rouge ou blanche) observable à l’examen.
- Ganglions du cou gonflés et douloureux – des ganglions lymphatiques sensibles sous la mâchoire ou à la nuque traduisent la réaction du système immunitaire. Des ganglions cervicaux enflés et sensibles sont fréquents en cas d’angine bactérienne notamment.
- Fatigue importante et malaise général – une angine (surtout si elle est bactérienne) s’accompagne souvent d’une sensation de grande fatigue, d’abattement.
- Absence de toux – le fait de ne pas tousser oriente vers une angine bactérienne. En effet, la présence de toux, d’éternuements ou de congestion nasale est plutôt associée aux viroses respiratoires banales, alors que les angines à streptocoque ne provoquent généralement ni toux ni écoulement nasal. L’absence de toux, combinée aux autres symptômes (fièvre, douleur intense, amygdales avec dépôts, adénopathie), est un indice fort en faveur d’une angine bactérienne (critères de Centor).
Si vous présentez ces signes évocateurs d’angine, il est recommandé de consulter un médecin pour un diagnostic précis. En effet, seul un professionnel pourra confirmer s’il s’agit d’une angine et déterminer son origine (virale ou bactérienne). Vous pourriez avoir besoin d’un test de diagnostic (TROD angine) et éventuellement d’un traitement approprié (antibiotique si angine bactérienne confirmée).
Angine virale ou bactérienne : pourquoi les distinguer ?
La plupart des angines sont d’origine virale : chez l’adulte environ 75 à 90 % des angines sont dues à des virus (adénovirus, entérovirus, virus d’Epstein-Barr de la mononucléose, etc.), et chez l’enfant environ 60 à 75 %. Ces angines virales sont souvent bénignes et guérissent spontanément en quelques jours, ne nécessitant pas d’antibiotiques. À l’inverse, les angines bactériennes – plus rares – sont généralement causées par un streptocoque (streptocoque bêta-hémolytique du groupe A dans la plupart des cas). Or une angine bactérienne non traitée peut entraîner des complications sérieuses (par exemple un rhumatisme articulaire aigu qui touche le cœur, ou une infection rénale). C’est pourquoi il est crucial de faire la distinction entre angine virale et angine bactérienne :
- Une angine virale reste le plus souvent sans gravité, et un traitement antibiotique serait inutile (voire nuisible) dans ce cas. Le traitement repose sur le soulagement des symptômes (antalgiques, repos, hydratation) en attendant la guérison spontanée.
- Une angine bactérienne doit, elle, être traitée par antibiotiques. Seule l’angine d’origine bactérienne justifie une antibiothérapie – cela permet de réduire la durée des symptômes, de limiter la contagiosité et surtout d’éviter les complications liées au streptocoque.
En pratique, certains indices cliniques orientent vers l’un ou l’autre (voir les signes évoqués plus haut), mais les symptômes ne suffisent pas toujours à trancher avec certitude. Par exemple, une forte fièvre et des dépôts blancs font penser à une angine bactérienne, mais ce n’est pas systématique. Seul un test de diagnostic rapide (TROD angine) permet de confirmer qu’une angine est due à une bactérie streptocoque. Ce test consiste à effectuer un prélèvement au fond de la gorge à l’aide d’un écouvillon, puis à utiliser un réactif qui détecte la présence de streptocoques en quelques minutes. S’il est positif, l’origine bactérienne est confirmée et le médecin pourra prescrire un antibiotique adapté. S’il est négatif, on conclut à une angine virale et aucun antibiotique n’est nécessaire.
Ce test rapide (TROD angine) peut être réalisé lors de la consultation médicale, et il est désormais faisable également en pharmacie. En effet, les pharmaciens formés sont autorisés à pratiquer ce dépistage en officine depuis quelques années (initialement chez les plus de 16 ans, et récemment élargi aux enfants dès 3 ans selon les cas). Dans notre pharmacie d’Audun-Le-Tiche, nous proposons ce service de test de dépistage de l’angine afin de vous orienter immédiatement vers le bon traitement (voir notre page dédiée Test de dépistage des angines). N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’équipe officinale : un TROD angine en pharmacie permet de savoir en quelques minutes si votre mal de gorge nécessite oui ou non des antibiotiques. Cela vous évite une attente chez le médecin pour rien en cas d’angine virale, ou au contraire permet de démarrer au plus vite le bon traitement en cas d’angine bactérienne.
Quand consulter un médecin ?
Certaines situations imposent de prendre un avis médical sans tarder. Vous devez contacter votre médecin (ou un service d’urgence selon la gravité) dans les cas suivants :
- Une douleur intense à la gorge qui persiste plus de 48 heures sans amélioration, malgré les mesures de soulagement habituelles. Un mal de gorge qui s’aggrave ou ne passe pas en deux jours doit être évalué.
- Une fièvre élevée au-delà de 38 °C, surtout si elle dure depuis plus de deux jours.
- Une difficulté à avaler non seulement les aliments mais même votre salive – signe que l’inflammation est importante.
- Des ganglions du cou très gonflés et douloureux à la palpation.
- Des amygdales visiblement rouges et très enflées, ou au contraire couvertes de dépôts blanchâtres (points blancs). Ces signes visibles d’angine doivent vous faire consulter pour vérifier s’il faut un traitement.
- Des difficultés à respirer ou à ouvrir la bouche normalement. Si la douleur ou le gonflement de la gorge est tel que vous peinez à respirer ou que vous ne pouvez plus ouvrir grand la bouche, c’est un signe d’alarme sérieux.
- L’apparition de symptômes inhabituels : par exemple une éruption de taches rouges sur la peau, des douleurs abdominales importantes, ou des vomissements associés au mal de gorge. Ce sont des symptômes qu’on peut voir chez l’enfant en cas de scarlatine (angine bactérienne avec éruption cutanée).
- Vous présentez un terrain à risque : immunodépression, maladie chronique sévère (diabète déséquilibré, cardiopathie…), ou si vous êtes enceinte. Dans ces situations, il faut être plus prudent et consulter rapidement au moindre signe inquiétant, car les infections peuvent évoluer plus vite ou entraîner des complications.
En présence de difficulté respiratoire, de gonflement important du cou (risque d’œdème) ou de fièvre très élevée avec altération de l’état général (forte prostration, confusion…), consultez en urgence – n’hésitez pas à appeler le 15 (SAMU) en France. Ces signes peuvent évoquer une complication rare mais grave (comme un abcès autour des amygdales) qui doit être traitée en urgence.
Pour résumer, en cas de mal de gorge isolé et modéré, vous pouvez commencer par une automédication et une surveillance sur 48 heures. Mais si les symptômes sont sévères d’emblée ou s’aggravent rapidement, il faut consulter sans attendre. Mieux vaut une consultation “pour rien” qui écarte une angine bactérienne, plutôt que de risquer un retard de traitement.
Comment soulager le mal de gorge ?
Si votre mal de gorge est bénin (type viral) et que la fièvre n’est pas élevée, vous pouvez adopter plusieurs mesures simples pour vous soulager :
- Hydratez-vous régulièrement et abondamment. Boire beaucoup d’eau aide à garder la gorge humide. Privilégiez les boissons tièdes ou à température ambiante (infusions, bouillons…) qui apaisent les muqueuses. Une tisane au miel et au citron est un « remède de grand-mère » classique : le miel a des vertus adoucissantes et légèrement antiseptiques, et le citron apporte de la vitamine C et peut aider à limiter la prolifération des microbes. À l’inverse, évitez les boissons trop froides ou glacées (sauf en cas d’angine où le froid peut anesthésier un peu la douleur lors de la déglutition).
- Évitez les irritants qui aggraveraient l’inflammation de la gorge. Ne fumez pas (le tabac irrite et assèche la gorge), et évitez les endroits enfumés. Limitez également l’alcool ainsi que les aliments trop épicés ou acides (agrumes, vinaigre, plats pimentés) qui peuvent accentuer la douleur en brûlant la gorge. Si l’air ambiant est sec (chauffage en hiver), utilisez un humidificateur d’air ou suspendez un récipient d’eau propre près du radiateur : un air plus humide prévient le dessèchement de la gorge.
- Reposez votre voix. Si votre mal de gorge est lié à un surmenage vocal ou si parler vous fait mal, essayez de ménager vos cordes vocales pendant un jour ou deux. Évitez de crier ou de parler trop fort inutilement. Le repos vocal aide la gorge à guérir plus vite.
- En cas de douleur plus intense ou de fièvre modérée, vous pouvez prendre un antalgique type paracétamol (ou ibuprofène si vous le tolérez) pour vous soulager, en respectant bien les posologies recommandées. Ces médicaments contre la douleur et la fièvre sont en vente libre et sont efficaces pour calmer un mal de gorge qui fait trop souffrir. Demandez conseil à votre pharmacien si besoin, notamment pour les enfants (le paracétamol reste le premier choix chez eux).
- Utilisez des traitements locaux pour la gorge. Il existe en pharmacie de nombreuses spécialités sous forme de pastilles à sucer, de sprays ou de gargarismes. Elles contiennent selon les cas des substances antiseptiques (qui limitent l’infection locale), des anesthésiques locaux (qui diminuent la douleur) ou encore des extraits de plantes apaisantes. Ces produits peuvent apporter un soulagement temporaire de la douleur ou de l’irritation. Veillez à ne pas en abuser et à bien lire les notices (par exemple, les sprays anesthésiants sont déconseillés juste avant les repas car ils peuvent légèrement engourdir la gorge et favoriser de mauvaises routes alimentaires).
- Si votre mal de gorge s’accompagne d’un nez bouché ou qui coule, n’hésitez pas à faire des lavages de nez au sérum physiologique ou avec une solution adaptée. Décongestionner le nez aide à mieux respirer par la voie nasale (plutôt que par la bouche) et évite d’assécher davantage votre gorge la nuit.
- Mesures d’hygiène et prévention : lavez-vous régulièrement les mains (surtout avant de manger et après avoir toussé/éternué) pour éviter de propager les virus. Évitez de partager les verres ou couverts pendant la période d’infection. Si vous êtes en contact avec des personnes fragiles, portez éventuellement un masque pour ne pas leur transmettre vos microbes. Et pensez à aérer quotidiennement votre intérieur pour renouveller l’air et réduire la concentration de germes.
Enfin, rappelez-vous que les antibiotiques ne sont d’aucune utilité en cas de mal de gorge d’origine virale. Les antibiotiques agissent uniquement sur les bactéries, et non sur les virus. Les prendre « au cas où » est non seulement inutile, mais cela favorise l’émergence de résistances bactériennes (les microbes s’habituent et les antibiotiques deviennent moins efficaces) et vous expose à des effets indésirables inutilement. N’utilisez jamais d’antibiotiques pour un mal de gorge sans prescription et avis médical préalable. Cette recommandation est importante pour la santé de tous (préserver l’efficacité future des antibiotiques)
Comment traiter l’angine ?
Le traitement d’une angine dépend de son origine. Les angines virales (les plus fréquentes) ne nécessitent pas de traitement antibiotique – on applique les mêmes mesures que pour un mal de gorge viral classique : repos, hydratation, antipyrétiques/antalgiques si besoin pour la fièvre et la douleur. L’organisme éliminera le virus en quelques jours et l’angine guérira spontanément.
En revanche, en cas d’angine bactérienne confirmée (test diagnostique positif au streptocoque), un traitement antibiotique doit être mis en place. L’antibiotique (le plus souvent de l’amoxicilline, sauf allergie) permettra d’éradiquer la bactérie en une dizaine de jours, de faire baisser la fièvre plus rapidement et de vous sentir mieux en 2-3 jours. Surtout, il prévient les complications potentielles des angines streptococciques. Il est donc très important de suivre la prescription antibiotique jusqu’au bout (généralement 6 à 10 jours de traitement) même si vous allez mieux avant la fin : cela évite les rechutes et assure l’éradication complète du germe.
Par ailleurs, n’oubliez pas que l’angine, qu’elle soit virale ou bactérienne, est contagieuse. Elle se transmet par les postillons, la salive (toux, éternuements, contact rapproché) ou par les objets partagés (mouchoirs, couverts…). Il convient donc d’adopter des gestes barrières quand on est soi-même atteint d’une angine pour protéger son entourage : se couvrir la bouche quand on tousse ou éternue, utiliser des mouchoirs à usage unique, se laver fréquemment les mains, éviter d’embrasser les personnes fragiles, et porter un masque si possible en cas de contact proche avec des personnes à risque (jeunes enfants, personnes âgées ou immunodéprimées). Ces précautions valent tant que l’angine n’est pas guérie, et plus particulièrement dans les premiers jours du traitement antibiotique d’une angine bactérienne (période où l’on reste contagieux jusqu’à 24-48h après le début des antibiotiques).
En résumé : que faire si vous avez mal à la gorge ?
1. Surveillez vos symptômes. Un mal de gorge isolé, modéré, sans forte fièvre, peut être pris en charge par vous-même pendant 1 à 2 jours. Protégez votre voix, buvez beaucoup, utilisez des pastilles ou un spray pour apaiser la gorge et prenez un peu de paracétamol si nécessaire. Ces mesures suffisent le plus souvent à faire disparaître un mal de gorge viral banal.
2. Soyez vigilant aux signes d’alerte. Si la douleur de gorge est très intense ou s’accompagne de fièvre élevée, de difficulté à avaler ou de ganglions douloureux, pensez à l’angine. De même, l’absence de toux et l’apparition de points blancs sur les amygdales sont des signes en faveur d’une angine bactérienne. Consultez un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) dans ces cas-là pour faire les tests nécessaires. En cas de doute raisonnable, il vaut mieux tester et traiter rapidement une angine, surtout chez l’enfant, plutôt que de laisser traîner.
3. N’utilisez pas d’antibiotiques sans avis médical. Les antibiotiques ne doivent être pris qu’en cas d’angine bactérienne avérée. Ne pas suivre ce principe expose à des risques individuels (effets secondaires inutiles) et collectifs (antibiorésistance). Votre médecin ou votre pharmacien est là pour déterminer si un antibiotique est indiqué ; suivez toujours leurs conseils sur ce point.
4. Adoptez les bons gestes pour soulager et ne pas transmettre. Continuez à bien hydrater votre gorge, à éviter les irritants, et à vous reposer si possible. En cas d’angine, isolez-vous un minimum, portez un masque en présence d’autrui, et lavez-vous très régulièrement les mains. Ces mesures de bon sens limitent la contagion autour de vous, que l’angine soit virale ou bactérienne.
En somme, un mal de gorge est le plus souvent bénin et se résorbera avec quelques soins simples. Mais il peut parfois révéler une angine nécessitant une prise en charge médicale (test diagnostic, antibiotiques). Restez attentif à l’évolution de vos symptômes. Et n’oubliez pas que l’avis d’un professionnel de santé – votre médecin ou votre pharmacien – reste votre meilleur allié pour poser le bon diagnostic et vous aider à retrouver la santé rapidement. En cas de doute ou d’aggravation, n’hésitez pas à consulter : mieux vaut prévenir que guérir, surtout quand il s’agit de votre gorge !

